29 Sep
29Sep

Résumé : 


Nathan est un patient du secteur psychiatrique de l’hôpital des Lilas et le compagnon de Loïc depuis des années. Ce dernier se voit profondément blessé et démuni face aux crises de plus en plus violentes et absurdes de son compagnon atteint d'une tumeur au cerveau inopérable. Comme si ça ne suffisait pas à leur malheur, un nouvel infirmier vient perturber cette période fragile et menace leur amour qu'ils croyaient indestructible. Des doutes quant à l’identité réelle de Mathis vont mettre à mal les certitudes de Loïc suite à la lecture du dernier manuscrit qu’a écrit Nathan. Ces incertitudes ne vont faire qu’attiser les suspicions et semer le trouble. La perspective d’un ex-amant ayant compté plus que ne veut l’admettre Nathan se décline sous les traits de ce bel infirmier toujours plus intrusif et étrange. Ses intentions pourraient ne pas être aussi nobles que celles que prône le serment d’Hippocrate.

Extrait :


Prostré derrière la fenêtre, Loïc fixait les phares des voitures dans la nuit formant une procession de chenilles luminescentes. Il voyait ce cortège de véhicules en tous genres comme une vie qui défile. Leur vie, à Nathan et lui- même. Eux qui pensaient vieillir ensemble, qui s’imaginaient en vieux pépés se foutant des coups de cannes sur la tronche après s’être contredits pour des broutilles.
Nathan avait beau lui répéter, du moins quand il était encore totalement lucide, que la vie était merveilleuse, lorsque la folie rôde tout autour c’est difficile de la trouver aussi extraordinaire. Surtout lorsqu’elle risque de lâcher celui qu’on aime par-dessus tout d’un instant à l’autre. Malgré les rires qu’elle engendre, les situations cocasses et absurdes qu’ils peuvent occasionner...
Loïc fit un mini constat de ce parcours du combattant sans même entendre le brouhaha du trafic et s’estima jusqu’à ce jour bien peu courageux dans cette histoire. Il se dit que Nathan lui avait donné bien plus de force que lui ne lui en octroya jusqu’ici et il s’en voulait pour ça. Ce n’était pas lui le malade, mais Nathan. C’était à lui de remonter le moral du condamné, pas le contraire, songea-t-il, en ravalant sa salive difficilement alors qu’un motard faisait une queue de poisson à un automobiliste.
Il remonta le col de son sweat, des frissons parcourant tous ses membres et lui octroyant des palpitations ; il se laissa porter par le souvenir de ces soirées endiablées qu’ils partagèrent tous les deux. Nathan était si vivant, si fringant et charismatique. Il adorait danser et l’amena bien malgré lui dans des boîtes pour s’éclater jusqu’à l’aube. Lorsqu’il était sur une piste de dance, Nathan apparaissait tel un ange évanescent, beau et solaire sous le feu des sunlights kaléidoscopiques ; invulnérable, il donnait l’étrange impression de faire partie d’un autre monde, songea Loïc, en se revoyant tiré par la main par ce doux dingue pour l’entrainer dans l’arène, des décibels assourdissants les faisant sursauter, voire flotter sans le moindre effort. Nathan pouvait se perdre la nuit dans ces musiques que Loïc n’appréciait pas forcément. Du moins, pas autant que lui. Mais il ne regretta jamais de rentrer au petit matin, les oreilles sifflantes et le cerveau imbibé d’alcool ou d’une substance que Nathan se plaisait à lui faire prendre sans son consentement.

À découvrir ici en version e-book, dans la bibliothèque ainsi qu’en version très sympa papier : 


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