Interview pro auteur/trice de Juliette LemHavesson
Interview pro auteur/trice de Juliette LemHavesson
Nous sommes ravis de compter parmi les auteurs/trices cette auteure que nous apprécions beaucoup, qu'il s'agisse de son travail ou de la personne qu'elle est (pour le peu que l'on sache d'elle et pour autant qu'elle soit bien Juliette au pays des Merveille et non une extra-terrestre)...
Nous sommes d'autant plus ravis que cette même autrice ait accepté d'être la marraine de ce projet, de ces semaines interviews, ayant accepté immédiatement notre demande... Vous avez de la chance... ça aurait pu être Stephen King... On y a pensé, et bien que je m'emploie à vous pondre une Novella l'impliquant, nous avons pensé qu'il ne serait pas à la hauteur... Donc il faudra vous contenter de Juliette et vous allez voir qu'elle ne batifole pas seulement au pays des merveilles même si elle fait des merveilles avec ses mots....
Bref ! Tout ça pour vous dire que nous sommes très fiers de commencer cette opportunité et ce partage que nous proposons aux auteurs/trices sur notre site, afin de mieux se faire connaître, oser se mettre en avant (je sais, on manque souvent de persévérance dans ce domaine et ce foutu complexe d'imposteur) mais c'est une belle opportunité de montrer qui l'on est et pourquoi l'on écrit...
Chaque jour, sur les groupes RS ou autres plateformes communautaires, nous pouvons lire la difficulté de se faire connaître et d’être vu dans cette jungle numérique. Sans parler des nombreuses personnes mal intentionnées n’hésitant pas à lyncher certains auteurs (nous y avons eu droit) pour une raison ou une autre, mais jamais vraiment une de valable. Et bien sûr, sans parler de zonzon qui traite ses auteurs autopubliés d’une manière fort discutable et pouvant briser leurs rêves d’écrivain à tout moment et sans la moindre explication. Nous sommes persuadés que nous pouvons nous aider mutuellement pour mieux faire face à ce genre de mastodonte qui, ne rêvons pas, fait plutôt la part belle aux grandes enseignes et celles et ceux qui paient cher leurs pubs pour vendre leurs œuvres.
Lorsque vous avez décider de faire partie de cette aventure qui déjà, au vu de ce que je lis des premiers auteurs/trices me réjouis, vous recevez donc votre devoir à faire :
Interview auteur/trice pro
Interview décalée
Interview personnage
Interview Frenchy/tabou
Interview page blanche
Nous les mettons ensuite en ligne durant la semaine et nous vous demandons (seule contrainte win-win) de partager le post que nous allons préparer ou que vous aurez envie de créer pour vous amusez...
Inutile de dire ici, que nous nous sommes régalés à concocter les questions que vous allez découvrir, tantôt déroutantes, drôles, sérieuses, pros, décalées, complètement à l'Ouest et j'en passe.... Bref ! À partir de là c'est vous la patronne ou le patron et croyez-moi, Juliette s'en est donnée à cœur joie. Nous vous laissons donc avec cette première interview de Juliette, n'hésitez pas réagir, commenter et partager...
Interview auteur/trice
Interview pro Auteur : Juliette LemHavesson…….
Bonjour, bienvenue dans cette interview pro. Ici, on va parler boulot… enfin disons plutôt passion, puisque l’écriture reste une passion quoi qu’on dise, et même si l’on bûche du matin au soir…
Auteur AE ou ME :
ME Juno Publishing
Ta bio :
Je vis en Bretagne, un mari, deux enfants, un chat Plume et Uno le chien. Addicte à la campagne, à la tranquillité, à la nature, à l’écriture, à la lecture, au sucre (je me soigne si si je vous assure). J’ai un job à temps complet qui me plaît donc je jongle au quotidien entre les obligations et ma passion pour l’écriture.Il y a quelques années, une première expérience ratée en édition avec une vraie fausse ME sur une œuvre de jeunesse… voilà comme j’ai fini sur plateforme gratuite après avoir longtemps conservé mes fichiers pour moi…J’y ai gagné un lectorat fidèle et une bonne expérience des échanges avec un public qui n’a pas toujours de filtre au niveau des appréciations.Auteure engagée qui soutient la cause LGBTQUIA+ à travers des romans MM. Je publie donc en MM depuis 2016 sur la plateforme gratuite Wattpad puis poussée par mon lectorat j’ai fait des soumissions en ME pour ma première Série. Plusieurs réponses positives, mais j’ai retenu celle qui s’engageait à publier les 4 tomes quoiqu’il arrive et je ne l’ai pas regretté. Je diffuse toujours mes Primo versions sur plateforme gratuite pour les pays où la diffusion des romans LBGT est interdite et pour les petits budgets, versions qui sont disponibles seulement quelques mois et que je publie à raison d’un ou deux chapitres chaque dimanche soir.
Ta bibliographie :
Chez Juno Publishing Maison d’Edition française
En 2021-2022 Série en quatre tomes « Séduction et plus si affinités » -Comédie romantique contemporaine MM
2022 PRIMA One shot en Urban Fantasy MM
2023 2024 Série en quatre tomes MAELIG - Comédie romantique contemporaine MM2024 prévu pour Octobre : SECRETS - Comédie romantique contemporaine MM One shot
2025 Mars et Juin : BLACKCATS AGENCY (duologie) Comédie romantique contemporaine MM2025 Octobre : RENAÎTRE Contemporain MM One shot
Ton ouvrage préféré perso et pourquoi :
Citer un seul titre ? Il y a quelques sadiques derrière l’élaboration des questions posées… Le Compte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas, pour l’intrigue magnifique, les personnages, un récit qui part d’une injustice tragique pour aboutir à une revanche d’un raffinement et d’une intelligence rare. J’ai toujours regretté que les nombreuses adaptations au cinéma n’aient jamais respecté le roman. Je ne sais pas ce qu’il en est de la dernière. Et à l’inverse, j’ai adoré l’animé inspiré du roman : Gantkutsuou de Mahiro Maeda.
L’ouvrage t’ayant donné le plus de fil à retordre et pourquoi :
« RENAÎTRE » à paraître en octobre 2025, sans doute le plus « personnel » qui parle de différence d’âge, de deuil et de reconstruction.Les difficultés étaient nombreuses : - comment un homme qui a perdu l’amour de sa vie peut-il parvenir à se remettre de cette perte et retrouver le bonheur ? - comment raconter la vie de cet homme avant le deuil ? Comment avait-il réussi à conquérir la personne qu’il perdrait des années plus tard ? Le moment de cette perte, le chagrin abyssal… puis la lueur d’espoir qui viendrait ranimer son envie de vivre, s’il pourrait retrouver le bonheur, dans quelles circonstances… Tout cela sans tomber dans le piège de la précipitation qui est souvent le travers des romans qui abordent ce sujet…- Quel serait le bon timing pour ce récit, la bonne chronologie et aussi en complication supplémentaire : raconter le passé tout en étant dans le présent…Mais la plus grosse difficulté et ce qui fait que ce roman est particulier, c’est qu’à l’époque où je l’ai écrit j’ai perdu une personne de ma famille et donc je pense que la douleur que je décris à travers le personnage de Valentin, doit beaucoup à ce que je ressentais à ce moment-là. Cela a été très douloureux d’écrire certains passages mais salvateur aussi.
Tes manies, habitudes, rituels d’auteur/trice si tu en as :
Je n’ai pas vraiment de rituels ou d’habitudes, je peux écrire n’importe où, sur n’importe quel support, dans n’importe quelle ambiance. Quand j’ai l’envie/besoin d’écrire, il faut que cela sorte. C’est d’autant plus compliqué parce que j’ai aussi un travail à temps complet, alors la pause de midi j’écris, quand je roule et que l’envie est là, je mets la fonction enregistreur de mon téléphone et hop….
L’une de tes répliques préférées :
Dans BlackCats Agency, à paraître en 2025 une phrase de Lee lors d’une explication houleuse avec Rodolphe : «… Que la vie est une vacherie qui peut tout nous prendre du jour au lendemain, alors qu’il faut vraiment être un satané trouillard pour aller se planquer dans un coin plutôt que de la prendre à bras le corps et profiter de chaque moment ! »
Bordélique ou ordré/ée :
Bordélique totalement assumée, j’ai des bouts de fichiers dans tous les coins de mon ordi, des cahiers, des carnets, sur mon tel, sur mes boîtes mails, et pourtant j’arrive à réunir les « petits »…
Ton plus beau commentaire reçu jusqu’ici :
Une personne qui m’a écrit que lorsqu’elle ne va pas bien, elle relit SEDUCTION OU PLUS SI AFFINITES ou MAELIG. Qu’elle se plonge dedans et que son sourire revient, qu’elle retrouve le moral donc que l’achat devrait être remboursé par la Sécurité Sociale…C’est le genre de commentaires qui me pousse à toujours glisser de l’humour dans mes écrits même lorsqu’il ne s’agit pas de comédie.
Ton plus salasse commentaire reçu ici (tente de t’en amuser en y répondant) :
Comme tout auteur j’ai des afficionados négatifs sur Zonzon, mais le com le plus drôle c’était sur Wattpad une lectrice qui commentait la primo version bien avant sortie en ME de « Séduction et plus si affinités » comme si c’était un roman BDSM avec des termes typiques et parfois crûs, auxquels je ne m’attendais pas. Sur le coup j’ai été choquée, mais maintenant cela me fait rire surtout que beaucoup de lecteurs et lectrices considèrent la série comme une série Doudou donc rien à voir avec le BDSM.Après comme je l’ai expliqué, pour moi le BDSM en tant qu’autrice c’est compliqué, je ne sais pas faire les nœuds, et pour décrire certaines pratiques comme le Shibari, c’est ennuyeux….
Ton syndrome de l’imposteur question « écriture » sur une échelle de 1 à 10 et comment l’expliquerais-tu :
Là je pourrais mettre 0. Attention rien de prétentieux là-dedans, je vous explique : ce qui fait que je n’ai pas ces doutes qui pourrissent la vie de beaucoup d’auteurs, c’est que je me suis déjà bouffées toutes les étapes du processus. Voilà le parcours : j’ai commencé à écrire je devais avoir dix ans…c’était très nul forcément, et ce n’était pas vraiment meilleur par la suite. J’ai progressé petit à petit, j’ai pris de grosses claques sur des blogs d’écriture très confidentiels où les gens ne parlaient pas la langue de bois, mais savaient de quoi ils parlaient.J’ai tenu compte de certains conseils, j’en ai ignoré d’autres qui ne me correspondaient pas… Aujourd’hui j’aime ce que j’écris, même si mes romans ne sont pas parfaits, ils me correspondent et c’est essentiel pour moi.
Angoissé/ée à chaque publication ou tu te soignes ?
De moins en moins. Une fois intégrés les points suivants :qu’un roman ne peut pas plaire à tout le monde, que la visibilité est difficile à obtenir donc que cela peut plomber une sortie, qu’il y aura toujours une personne pour aller coller une vacherie en com, mais qu’il vaut mieux se focaliser sur les gens qui aiment… En gros, après neuf sorties chez Juno, j’ai assez de recul pour ne pas stresser à mort.
As-tu une bonne estime de l’auteur que tu es (explique-nous ta réponse, ça va intéresser les gens) ?
Mais bien sûr, je suis parfaite, géniale, adorable toussa toussa… En fait je ne fonctionne pas à l’estime de soi, parce que je regarde le travail accompli sur un roman, s’il va dans le sens des convictions que je défends (ça m’a été reproché ça, j’ai trop de convictions), quand je sais que j’ai donné le maximum sur la structure de l’histoire, sur le style, les recherches, la créativité, que j’ai pu innover par rapport aux habitudes sur un thème ou un genre, que je suis heureuse du résultat, alors je vais bien. Je crois que l’important est de séparer totalement ce bonheur d’être arrivée au bout d’un projet et d’aimer ce que j’ai créé, de ce que cela donnera à la sortie.L’accueil ne sera peut-être pas bon ? Tant pis, c’est le jeu.
L’écriture est : un travail solitaire ou pas nécessairement ?
Pas nécessairement solitaire parce que je peux écrire n’importe où dans n’importe quelle ambiance donc entourée pas entourée, c’est pareil. Le problème c’est pour l’entourage qui peut se sentir délaissé…
L’écriture est : un bon exutoire ou juste une passion ou les deux ?
C’est d’abord une passion, mais j’avoue que certains personnages peuvent s’inspirer de personnes réelles. Mais chut…
L’écriture est : une folle à lier ou réconfortante ?
Elle se renouvelle selon le projet : Par exemple pour BlackCats Agency qui sort en 2025 on peut dire folle à lier surtout avec le personnage de Rodolphe dont les digressions sont à mourir de rire. Ça va être chaud à la correction, parce que rire et repérer les coquilles…Pour d’autres projets, elle est plus incisive voire détachée....Pour d’autres encore, elle sera davantage un cocon bien doudou où je me blottis et où le lectorat se sentira bien..
L’écriture te rend : schizophrénique ou posé/ée ?
Dans les cas où je ne suis pas en capacité d’écrire pour cause d’obligations autres, alors là oui, je frise la schizophrénie. Mais pour certains projets, j’ai connu des états que je ne qualifierai pas ici, on pourrait demander à me faire enfermer…L’écriture, quand je suis totalement immergée dans un projet, peut faire que je suis un peu à l’Ouest (normal j’habite en Bretagne), mais bizarrement cela n’impacte pas mon job, je sépare parfaitement les deux activités. Par contre dans les relations/échanges avec les autres, il est bien possible que je puisse paraître « pas tout à fait là »…
L’écriture te permet : de t’évader ou de t’emprisonner ?
Le grand paradoxe : L’évasion toujours, j’adore voyager à travers les intrigues, les personnages, leur caractère, les décors, et même les époques, quel que soit le genre, le thème. C’est un voyage immersif, généreux, amusant aussi. Mais c’est aussi une prison où je m’enferme volontiers pour m’épanouir dans l’univers créé parce que c’est un besoin vital. Paradoxal n’est-ce pas ?
L’écriture te permet : de te surpasser ou de te faire douter ?
Surpasser, la sensation d’être hors du temps, immergée dans un ailleurs que je crée, c’est magique de parvenir à un résultat plus abouti que ce à quoi je m’attendais au départ…. Douter ? Parfois l’écriture me fait sortir de ma zone de confort, bouscule mes certitudes, m’oblige à de grosses remises en question sur des idées pourtant bien ancrées en moi. Elle me permet de ne pas rester sclérosée dans des certitudes qui ont besoin d’une mise à jour.
L’écriture te rend : imbuvable ou adorable ?
Vous voulez vraiment le savoir ? (revenez à l’allusion à la Schizophrénie dans l’une des questions précédentes…)
L’écriture est : une amie ou un bourreau ?
Les deux, si je ne peux pas écrire je ressens un manque, mais quand je peux écrire comme j’en ai envie alors c’est cool.
L’écriture t’a-t-elle sauvé/ée ?
Sauvée ? Non. Accompagnée plutôt. Est-ce que je peux la considérer comme une soupape de sécurité ? C’est une bonne question.
S’invite-t-elle un peu trop dans ta vie intime ou y a-t-il un impact sur tes/ta relation ?
Disons qu’elle est très présente, mais que mon Doudou est tolérant. Par contre, oui, peut-être qu’elle me rend plus solitaire, moins en recherche de présence que si je n’écrivais pas. J’ai été aussi une lectrice compulsive, j’ai juste moins de temps vu que j’écris…
L’écriture te nourrit-elle ?
Alors intellectuellement, sans aucun doute. Par contre pour ce qui est du frigo, je suis au regret de dire qu’elle me collerait méchamment au régime ! Tu parles d’une copine !Néanmoins elle m’offre de jolis extras…
L’inspiration te laisse-t-elle dormir ?
Le sommeil, quel sommeil ? Qui dors des nuits complètes quand une idée lui trotte dans la tête ? Non, un troupeau d’idées ! Suis-je l’une de ces personnes qui se réveillent au milieu de la nuit, attrapent leur téléphone ou un carnet pour noter « l’idée de génie » qui vient de les réveiller ? J’en ai bien peur…
Que dirais-tu que l’écriture t’a apporté le plus ?
Sérénité, plénitude, conscience que le monde est bien plus vaste quand on l’explore avec passion.
Une note de cette interview de – 10 à + 20 (eh oui, on est masos) :
Si je tenais le sadique qui a pondu certaines des questions, pour toutes ces questions qui m’ont fait douter de ma santé mentale, je retire 5 points ! 15 et ce sera mon dernier mot !
Nous espérons que cette interview vous a plu et nous réjouissons de vous faire découvrir le suivant demain...
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